J’ai vu la famille tant de fois partir en vrille,
J’ai compris ce que c’était, pour un enfant, de voir l’amour qui s’éparpille.
J’ai vu que des regards blessés ont souvent pour origine les parents,
J’ai compris avec le temps pourquoi papa donnait des coups à maman.
J’ai vu que même l’amour, mal inspiré, pouvait devenir destructeur,
J’ai compris combien les cicatrices du passé nous poussent à commettre des erreurs.
J’ai vu que même dans les liens du sang pouvait se distiller la haine,
Et j’ai fini par comprendre qu’il ne fallait pas tomber dans cette rengaine.
Puisque la lâcheté a son histoire et que je ne suis personne pour la juger,
Je prends le temps de me poser, obligé de la laisser s’expliquer.
Ne t’inquiète pas, je t’ai compris, je dis juste que ce n’est pas une raison ;
Ne t’inquiète pas, j’avais bien vu qu’à force de faire la morale on finit par perdre la raison.
J’ai vu, moi aussi, des connaissances devenir des potes ou des amis,
J’ai compris, tout comme toi, comment les doutes plongent les êtres chers dans l’oubli.
J’ai vu, en chemin, tellement d’erreurs de jugement être commises,
J’ai compris comment des êtres aimés deviennent des gens que l’on méprise.
J’ai vu des gens se saigner la vie pour défendre tous ceux qu’ils aiment,
J’ai compris qu’il est facile de s’enfuir en se contrefichant de la peine.
J’ai vu, bien heureusement, l’importance de l’entourage quand une situation empire,
Et j’ai compris que tout devient plus simple, alimenté par un fou rire.
Puisque la vie est un grand hommage à l’intention de ceux qui nous l’inspirent,
Je continuerai malgré tout à avancer pour eux, malgré les barrières à franchir.
Ne t’inquiète pas, j’ai compris que nos divergences d’idées étaient issues de nos colères ;
Ne t’inquiète pas, j’ai bien vu que, malgré nos choix différents, tu as toujours gardé un œil en arrière.
J’ai vu, tout comme toi, des gens devenir négationnistes à force de ne plus y croire,
J’ai compris, heureusement, l’importance de la droiture devant le reflet du miroir.
J’ai vu combien pouvaient peser, sur nos épaules, tous nos combats intérieurs,
J’ai compris qu’au nom de l’identité certains en oublient même la pudeur.
J’ai vu les conséquences des mots de ceux qui ne savent pas la fermer,
J’ai compris le mal-être de ceux qui se sont toujours sentis torturés.
J’ai vu la force et la bravoure de ceux qui se sentent investis,
J’ai compris les raisons de mes larmes face à ce qui était écrit.
Puisqu’à chacun de nos dilemmes il y a toujours une solution,
Refuser de voir les problèmes revient à les alimenter par omission.
T’inquiète pas, j’avais compris que, selon toi, il n’y avait pas de lendemains ;
Ne t’inquiète pas, j’avais vu ta souffrance et regrette de ne pas t’avoir tendu la main.
J’ai vu, avec le temps, des désirs de gosse devenir des réalités d’adulte,
J’ai compris des ambitions tomber dans la fosse des regrets du vécu.
J’ai vu que j’avais la force nécessaire pour que mes projets finissent par aboutir,
J’ai compris que ma force est de, malgré tout, continuer à avancer avec le sourire.
J’ai vu, simultanément, la détresse se diffuser même chez les plus forts,
J’ai compris qu’on était dans la merde et tellement seuls face à nos torts.
J’ai vu que, petit à petit, en ce monde, diminuait l’imagination,
J’ai vu les rêveurs se faire éteindre et Mercutio se faire piétiner par les moutons.
Puisque la nature de ce que l’on désire ne peut dépendre que de soi,
Il ne faudra jamais oublier qui est le petit être caché à l’intérieur et que personne ne voit.
Ne t’inquiète pas, je t’ai compris : tu aspirais juste à autre chose ;
Ne t’inquiète pas, j’avais bien vu qu’on frôlait, l’un comme l’autre, l’overdose.
Ne t’inquiète pas, j’ai compris que nos divergences d’idées étaient issues de nos colères ;
Ne t’inquiète pas, j’ai bien vu que, malgré nos choix de chemins différents, tu gardais un œil en arrière.
Ne t’inquiète pas, je t’ai compris, je dis juste que ce n’est pas une raison ;
Ne t’inquiète pas, j’avais bien vu qu’à force de faire la morale on finit par perdre la raison.
Ne t’inquiète pas, j’avais compris que, selon toi, il n’y avait pas de lendemains ;
Ne t’inquiète pas, j’avais vu ta souffrance et regrette de ne pas t’avoir tendu la main.