Article : Paradoxes  

  Publié le :  04/09/2025

  Rubrique :  Odyssée

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Récit biblique — Parashat Noa’h / Genèse 11:1-9

… Les voilà tous qui forment un peuple unique et parlent la même langue ! S’ils commencent ainsi, rien désormais ne les empêchera de réaliser tout ce qu’ils projettent. Descendons, mettons le désordre dans leur langage et empêchons-les de se comprendre les uns les autres…

Récit sumérien — Tour de Babel / Etemenanki

… Mardouk réfléchit et jeta un puissant sort sur le grand lac près de Babylone. On y puisait l’eau à boire, on s’y lavait le corps. Mais que se passe-t-il ? Chacun qui boit ne serait-ce qu’une gorgée oublie sa langue ; il parle avec des mots incompréhensibles, les autres ne le comprennent pas ! Impossible de poser une pierre, d’apporter de la terre, d’édifier les murs ! Le chantier s’arrêta. Voyant cela, le magicien Shouroukkah tomba à genoux et pria : « Mardouk, ô Mardouk, pourquoi châties-tu les gens qui te sont fidèles ? Comment un époux comprendra-t-il son épouse, comment un fils répondra-t-il à son père, comment les sujets pourraient-ils chanter la gloire de leur souverain ? Rends-nous la parole, aie pitié ! »

La bonne déesse Ishtar compatit et pria Mardouk de pardonner. Et Mardouk fit en sorte qu’un poisson magique apparaisse dans le lac : celui qui le mange retrouvait sa langue. Les gens louèrent Mardouk, firent de la tour inachevée un temple à sa gloire, abandonnèrent leurs pensées coupables. Ceux qui refusèrent les poissons babyloniens donnèrent naissance aux autres peuples, parlant des langues étranges et incompréhensibles…

… Il y a bien d’autres exemples.


Il était tellement lassé de passer son temps à s’expliquer qu’envers bien des personnes, il a simplement arrêté. Lui qui connaît par cœur la définition — et la pression — d’un paradigme sait depuis longtemps qu’il nourrit, au fond de lui, la vision d’un autre paradoxe.

Un paradoxe, d’après l’étymologie, est une idée ou une proposition à première vue surprenante ou choquante, c’est-à-dire allant contre le sens commun. Par extension, c’est aussi une figure de style : formuler, dans un discours, une expression souvent antithétique qui va à rebours du sens commun.

Le concernant, JAMAIS AU GRAND JAMAIS personne ne s’est vraiment intéressé au sujet. Mais comme toute chose, ses paradoxes ont leur histoire — et là encore, tout a commencé par un rêve.

Dans ce rêve, il se revoit sur un pont, à l’entrée d’un village, lui-même au pied d’une montagne. Il se revoit au milieu de personnes qu’il ne connaissait pas, qui se disputaient sans qu’il comprenne le moindre mot. Il se sentait le cœur du problème, acculé, comme si cette différence de langues et sa propre incompréhension faisaient de lui le nœud du conflit.

À un moment, le calme est revenu : les mots, comme les intentions, redevinrent compréhensibles. Il saisissait même en quoi il était « le problème ». Il était temps de rejoindre le village, mais lui désirait rester là, à regarder l’eau couler sous le pont.

Il se souvient : un garçon, stressé, lui répétait sans cesse qu’on les attendait, que des gens comptaient sur eux, qu’ils avaient des choses à faire… Lui restait figé et ne l’écoutait même pas. Il voulait juste prendre le temps de voir l’eau passer.

Le groupe, lassé d’attendre, a fini par s’éloigner en râlant, brouhaha inaudible à ses oreilles. Le même garçon était pourtant resté à ses côtés, lui glissant à l’oreille — pour que les autres n’entendent pas — que lui non plus, à cause de ce qu’il était, ne comprenait pas le conformisme… mais qu’il fallait y aller. Le voyant immobile, le garçon est parti à son tour, le laissant seul sur ce pont à l’allure austère.

Il se souvient du moment où le silence s’est installé autour de lui — comme s’il l’entendait pour la première fois. Ce chant mélodieux du vide l’apaisait ; il se sentait bien, à l’inverse des minutes précédentes où la bande de gens pressés l’avait malmené pour qu’il les suive.

Le regard perdu dans l’eau, il s’est mis à observer les moindres détails du courant. Sans savoir où il était, il comprit instinctivement que l’eau ne coulait pas dans son sens habituel : elle divergeait. Face à ce constat, pour la première fois du rêve, il releva la tête, cherchant à comprendre le trajet de cette rivière mystérieuse.

C’est là seulement qu’il remarqua — comme dans ses deux premiers rêves — le ciel bouché, le soleil absent, et la même cendre au sol, accrochée à la végétation.

Dans le paysage, il aperçut un renflement au bord de la rivière et décida de s’y rendre, pour voir jusqu’où menait ce chemin singulier. Le pont, au loin, n’était plus qu’un point pâle dans un décor brumeux et de plus en plus bucolique.

À la surface de l’eau, des ombres semblaient se battre dans le courant, jusqu’au moment où une vague surgie de nulle part vint troubler le lit de la rivière, avant de se fracasser en provoquant un bruit sourd dans une sorte de cuve, à quelques mètres de lui, où la rivière semblait finir sa course.

L’espace d’un instant, il se sentit désabusé, commença à regretter de ne pas avoir suivi le groupe. Mais il entendit une voix féminine, portée par le vent, murmurer :

L’autre rive est de l’autre côté de la montagne.

Il demanda à haute voix où était le chemin pour y parvenir. Alors, au milieu d’un buisson, s’ouvrit un sentier abrupt qui s’enfonçait profondément dans la forêt.

Il n’était pas rassuré, mais, un peu comme Alice, il avait l’impression de plonger droit dans le terrier du lapin.

Au bout de quelques mètres, au pied des arbres, il aperçut une colonie de statues immobiles. Il s’arrêta pour les regarder de plus près — ce qui sembla les réveiller naturellement.

Il eut l’impression que ces statues étaient des marionnettes minérales et que la forêt lui contait une histoire — encore une fois dans une langue qu’il ne comprenait pas. Mais un spectacle de marionnettes reste un spectacle de marionnettes : rien qu’en regardant, on doit pouvoir comprendre, malgré la barrière de la langue. Il fallait s’y intéresser, c’est tout.

Au bout de quelques secondes, il fut choqué : la scène sous ses yeux illustrait l’homicide d’une femme par un homme, devant deux enfants cachés sous une table… Il chercha pendant quelques minutes le sens de cette vision, qui se répétait en boucle, comme une machine enrayée — ou comme si la forêt voulait être sûre que le message passe bien.

Puis, à nouveau, la voix féminine :

Ce sont les fantômes d’un autre passé. Ne t’arrête pas pour eux.
Le passé est à prendre en compte, mais il ne définit pas l’avenir.

Docile, il hocha les épaules et reprit la marche. D’autres statues de boue parsemaient le décor, mais, suivant la recommandation de la voix, il ne s’y attarda pas et continua d’avancer, malgré le brouhaha de la forêt et de ses protagonistes déchaînés.

Au final, la forêt devint un entonnoir débouchant sur une grotte à flanc de montagne.

À l’intérieur, il n’avait pas l’impression d’être dans une grotte, mais dans une église en ruines : vitraux partiellement brisés, murs à moitié rongés par une nature qui reprenait ses droits.

Il y vit la plus belle chose qu’il ait jamais vue en rêve : un banal rayon de lumière.

Il se rappela alors que tout cela n’était qu’un rêve et que, là où d’habitude il « se suicidait » pour se réveiller, cette fois il était déterminé à en voir plus et à comprendre — car il réalisait que, pour la première fois de sa vie onirique, il voyait le soleil. Et il ne l’a jamais revu depuis.

Il s’avança vers la lumière, écarta les bras, se laissa envahir par une sensation de bien-être et de paix. Il se sentit magnifiquement vivant, heureux d’être là, accompli — comme si suivre le fil de cette rivière avait été une épreuve, alors qu’il ne s’agissait que d’une balade bucolique, après avoir refusé d’écouter une succession de symboles s’exprimant dans des langues inaudibles à ses oreilles.

Un rayon de soleil — le seul et unique vu en trente-trois ans de rêves. Paradoxalement, c’était tout ce dont il avait besoin pour comprendre qu’envers et contre tout, la vie peut être un combat, un brouillon, un brouhaha ; elle peut aussi être belle, y compris pour lui. Qu’il y a toujours une autre rive à une rivière, même à flanc de montagne ; et que les tsunamis auront beau s’y abattre, ils ne feront que se briser.

Il ne savait pas encore que toutes les personnes entrevues dans ce rêve, il finirait par les rencontrer. Il ne savait pas encore que les statues de boue parlaient de l’enfance de l’une d’entre elles — celle qui deviendrait la seule amie de la bande. Il savait encore moins que le type qui avait tenté de le convaincre, insistant sur son propre non-conformisme au moment de leur rencontre, allait lui faire vivre un enfer personnel.

Mais ça, c’est une autre histoire.

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Comme Déjà dit, il n’y a au premier abord pas de raison que mon personnel vienne s’entremêler a mon témoignage parce que c’est paradoxal d’aborder les thèmes de 7 milliards de personnes et de le ramener a son petit ego personnel ….

 

 

Au première abord je suis d’accord y’a pas de lien et j’irai même jusqu'à dire que c’est excentrique autant que égo centrique et pourtant à mes yeux non seulement les deux aspects sont lier mais aborder le personnel été un exercice nécessaire à la philosophie de l’exercice.

 

 

Mais qu’est ce qu’un exercice si ce n’est un mal nécessaire ( heuuu non j’ai pas tripper … ) ? et au final que cache le terme de philosophie ?

 

 

Science qui étudie les principes et les causesà un niveau abstrait et général.

 

 

Cette foi ci l’acte consisté a m’expliquer  et me définir au prêt des miens en tant que personne avant d’aller plus loin dans mon exercice

 

 

  • Pour leur rappeler qui est la personne qui parle et ses principes

 

  • Pour leur rappeler les causes , comment et pourquoi l’enfant, l’amis, l’amoureux, ce comporte avec eux comme il le fait au quotidien

 

  • Comment et pourquoi  de manière abstrait la petite fleur bleu c’est renfermer sur lui-même en même temp qu’il c’est mit à exacerber sont regard sur le monde

 

 

  • En quoi et pourquoi ses nuits l’ont guidé autant métaphoriquement que de manière concrète

 

 

  • En quoi et pourquoi j’ai créé l’alter ego de Mick et leur rôle propre a chacun dans son devenir

 

L’exercice ayant commencé il y’a maintenant plus de 2 ans il ne manque que son épilogue pour que ma tête ce sente entièrement libre de passer a autre chose et je dois dire qu’a ce petit jeux (celui du partage auprès des miens), j’ai essayer de défendre mes lumières et  j’ai perdu…

 

 

Un peu comme si c’était prévu et nécessaire à l’exercice… Une Odyssée cynique sans fin ou je suis Ulysse, Mon alterego Melo ce bon vieu Télémaque et les temp modernes notre Grèce Antique

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